Ariane, ma sœur...

Présentation

Une route ensoleillée d'avril ; une voiture écrasée contre un arbre : Ariane Duteil vient de mourir sur le coup, le jour de ses quarante ans. Le suicide ne fait pas de doute. La lettre que son amie Sophie a reçue confirme la décision d'Ariane.
Quel désespoir secret a pu pousser cette « princesse » brillante, désinvolte, capable de tendresse mais aussi de cynisme, à ce sabordage ? Ceux qu'elle fascinait, son père, ses frères, Paul, son ex-mari et surtout Sophie qu'elle appelait sa « sœur » cherchent à comprendre et à la faire revivre, cependant qu'Ariane elle-même se dévoile dans son propre récit.

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  « J'avais appris que faute bien avouée est totalement pardonnée et même réparée, si le confesseur sait vivre. Mes frères n'avaient jamais laissé peser sur mes frêles épaules le poids accablant de mes bêtises. La boîte de chocolats presque vide se remplissait par miracle, des témoins juraient avoir vu le chat renverser le vase chinois, et le tube de rouge à lèvres massacré devant la glace pour me transformer en vamp était dûment remplacé, peut-être au prix d'un larcin, car les ressources de mes frères n'étaient pas inépuisables. En la circonstance, c'était un peu plus lourd, mais Papa était responsable de moi et il ne ferait pas moins que ses fils. J'étais décidée à avouer avec précaution, en dosant mes effets, quitte à pleurer si nécessaire, mais je n'étais pas aussi endurcie dans le crime que je ne le croyais. En fait de diplomatie, j'arrivai la mine contrite et tout de suite, je me jetai au cou de mon père en sanglotant. Il s'affola : -- Ma petite fille, ma chérie, dis-moi vite. »

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